passion hérens

À la découverte des passionnés de la race d'Hérens

Passion Hérens vous emmène à la rencontre de 49 éleveurs amoureux de la race d’Hérens. Ces vaches si particulières attirent à elles des personnalités provenant d’horizons très variés; c’est précisément cette diversité de points de vue que Passion Hérens entend explorer.

Histoires et anecdotes personnelles, savoir-faire, avenir de la race; chaque éleveur - professionnel ou amateur, jeune ou plus âgé - raconte son amour des « noires » au fil de pages richement illustrées.

Avant-propos | Sébastien M. Ladermann

Rien ne me prédestinait à m’intéresser un jour, il faut bien l’avouer, à la race d’Hérens. C’est d’ailleurs pour cette raison que la passion - a priori soudaine et sans raison apparente, pensais-je alors - d’un ami pour ces fameuses noires ne manqua pas de me questionner. Que pouvait-il bien trouver à ces bêtes pour leur consacrer autant de temps et de moyens, lui dont les centres d’intérêt me semblaient si éloignés de l’élevage bovin et des fameux combats?

L’intensité de son enthousiasme ne pouvait me laisser indifférent, convaincu que je suis de trouver auprès de tout passionné matière à rapporter de belles histoires. Petit à petit, j’ai découvert la grande diversité de ceux pour qui la race d’Hérens constitue bien plus qu’un simple passe-temps, ou qu’un métier ordinaire. Car l’amour des noires ne concerne pas seulement la gent masculine implantée de longue date en Valais, comme j’avais - un peu naïvement - tendance à l’imaginer.

C’est d’ailleurs une caractéristique propre - pour ne pas dire unique! - aux Hérens que d’attirer à elles des personnes qu’absolument rien ne semble pouvoir rapprocher. Alors que la plupart des loisirs - activités sportives et culturelles en tête - réunissent des profils aux caractéristiques socio-économiques proches, les Hérens se plaisent à brouiller les repères, à faire fi des a priori et à jouer ainsi les rassembleuses.

Des qualités suffisamment rares pour susciter, contre toute attente, mon intérêt. Il me fallait donc désormais comprendre plus en détail les raisons intimes de l’attachement des passionnés aux Hérens. Hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes, Valaisans ou non, implantés dans le canton ou établis ailleurs, professionnels ou simples passionnés, riches ou désargentés; sans dénominateur commun, ces « fous » - comme certains n’hésitent pas à se qualifier - aux profils aussi variés m’intriguaient.

Passion Hérens s’attache donc avant tout à saisir l’humain à travers une galerie de portraits. Avec 49 passionnés rencontrés, cette série de reportages réalisés pour la plupart en 2021, année marquée par la pandémie, confirme une grande diversité d’approches et de sensibilités. Et pourtant, elle démontre aussi l’attachement viscéral de tous à cette race si particulière, de même que la volonté de partager ensemble, au-delà des différences et de rancunes parfois tenaces, cette passion par ailleurs essentielle à la pérennité même des Hérens.

Trois portfolios illustrent des facettes complémentaires à l’élevage. Le premier, dont la photographe Claude Bernhard est l’auteure, révèle à travers de superbes images l’harmonie, la force et l’indicible beauté des Hérens. Les deux autres mettent en lumière des professions indissociables de l’univers des noires: un fromager d’alpage ainsi que deux artisans, l’un fabricant de sonnettes, l’autre de courroies.

Passion Hérens contribuera ainsi, je le souhaite, à dévoiler une réalité patrimoniale et culturelle qui dépasse largement le cliché folklorique auquel la race d’Hérens s’avère parfois réduite. Car au-delà des traditionnels combats organisés dans les arènes, facette la plus médiatisée et donc la plus connue, cette passion se vit l’année durant. Aux côtés des bêtes, dans l’anonymat total le plus souvent, ce qui n’entame en rien l’enthousiasme des authentiques passionnés.

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